Présidentielles au Cameroun : Questions et Enjeux, le RDPC
Les élections présidentielles au Cameroun suscitent des interrogations croissantes, notamment sur la situation de Paul Biya et le rôle du RDPC. Cet article explore les rumeurs entourant l’absence du président, ses ambitions politiques, et les préoccupations concernant la transparence et la légitimité des élections à venir.
Les élections présidentielles au Cameroun se profilent à l’horizon, mais de nombreuses questions demeurent en suspens, notamment concernant le président sortant, Paul Biya, et le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Entre rumeurs de santé, incertitudes autour de la candidature et allégations de manipulation électorale, l’atmosphère politique est électrique.
🇨🇲 Situations et Rumeurs autour de Paul Biya
Où est le président M. Paul Biya ?
À l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025, le Cameroun traverse une période politique particulièrement critique. Le président sortant, Paul Biya, âgé de 92 ans, a longtemps gardé le silence sur sa candidature, alimentant les spéculations sur son état de santé et sa capacité à gouverner.
Le dépôt de sa candidature par procuration, confirmé par le RDPC le 17 juillet 2025, a ravivé les interrogations sur une éventuelle présidence par procuration, où les décisions seraient prises par des proches ou des membres influents du régime. Cette situation soulève une question fondamentale : le maintien de Paul Biya au pouvoir sert-il les intérêts du peuple ou ceux d’un cercle restreint d’élites politiques ?
Des médias comme TV5Monde Afrique et Actu Cameroun rapportent que plusieurs figures religieuses et politiques appellent à une transition pacifique, tandis que d’autres dénoncent une instrumentalisation du pouvoir. Le politologue Achille Mbembe, par exemple, évoque une dépendance physique préoccupante du président, mettant en doute sa capacité à diriger un pays majoritairement jeune.
Par ailleurs, le Robert Lansing Institute souligne les risques d’un scrutin non compétitif, marqué par des tensions ethniques, des répressions pré-électorales et une montée des frustrations dans les régions anglophones. Le climat politique est si tendu que certains analystes parlent d’un jeu d’échecs stratégique, où chaque mouvement pourrait précipiter une crise
Paul Biya est-il l’auteur de sa candidature ou instrument du pouvoir ?
Le dépôt officiel de sa candidature a été effectué par Jean Nkuété, secrétaire général du RDPC, accompagné d’une délégation de hauts cadres du parti. Cela alimente les spéculations sur une présidence par délégation, où Biya serait symboliquement présent, mais politiquement encadré.
Plusieurs sources, dont CamerounWeb et RFI évoquent des troubles cognitifs, une raréfaction des apparitions publiques, et des confusions lors de rencontres. Ces éléments suggèrent une capacité affaiblie à gouverner, bien que la présidence n’ait jamais confirmé ces rumeurs.
Malgré son âge, Biya reste président du RDPC, et selon Jeune Afrique il conserve une influence décisive sur les choix du parti. Toutefois, certains analystes estiment qu’il pourrait être instrumentalisé par un cercle restreint de proches qui souhaitent prolonger leur pouvoir sous son image.
Paul Biya ou alors le RDPC peut-il brider le prochain mandat ?
Plusieurs éléments circulent et suggèrent que Paul Biya pourrait orienter la succession, voire verrouiller le système pour préserver ses intérêts et ceux de son entourage :
🔹 Contrôle institutionnel
- En tant que président du RDPC, Biya conserve un pouvoir de nomination sur les candidats du parti.
- Le Code électoral, modifié en 2012 et 2019, favorise le statu quo, notamment par l’absence de second tour et la centralisation du processus
🔹Influence à distance
Selon Cameroon Tribune Biya est perçu comme la clé de voûte des institutions, garant de la continuité de l’État. Même sans présence active, il peut désigner un successeur loyal, maintenir les réseaux de pouvoir, et orienter les politiques à travers des figures comme Ferdinand Ngoh Ngoh ou Chantal Biya.
🔹 Risque d’un mandat fantôme
Des analystes comme Brice Molo et Roger Oyono Mengue évoquent un système de gouvernance par procuration, où Biya serait le visage d’un pouvoir exercé par d’autres. Ce scénario soulève des inquiétudes sur une absence de rupture politique, malgré les urgences économiques et sociales. Certains observateurs, comme Saint-Eloi Bidoung, dénoncent une captation du pouvoir par des élites qui craignent de perdre leur immunité ou leur fortune si une alternance politique se produit
🧩 Scénarios possibles pour l’après Biya, parlons-en
1. Succession dynastique : Franck Biya
Fils du président, Franck Biya est entouré d’un réseau d’influence puissant, notamment dans les milieux économiques et politiques. Bien qu’il n’ait jamais confirmé ses ambitions, plusieurs analystes comme Dieudonné Essomba estiment qu’il suit un plan de succession discret, appelé “joué-caché”. Son entourage inclut des figures comme Louis-Paul Motaze, Christian Mataga, et Ghislain Nguewo, qui renforcent sa stature politique.
2. Pouvoir parallèle : Chantal Biya
La Première Dame joue un rôle croissant dans les cercles décisionnels. Certains médias comme CameroonWeb évoquent une présidence par procuration, où Chantal Biya et son clan dirigeraient en coulisses. Elle est aussi très active dans la région de l’Est, verrouillant le jeu politique local.
3. Stratégie institutionnelle : Ferdinand Ngoh Ngoh
Secrétaire général de la présidence, il est l’homme fort du régime et dirige le comité stratégique de campagne. Il signe la majorité des actes présidentiels et mène des consultations politiques dans tout le pays; Certains analystes le voient comme le véritable gestionnaire du pouvoir, voire un successeur potentiel en cas de vacance
4. L’alternative politique : Maurice Kamto
L’ex leader du MRC et candidat du parti MANIDEM, Maurice Kamto est perçu comme le candidat du changement, surtout auprès des jeunes et de la diaspora. Plusieurs sondages le placent en tête des intentions de vote, avec des scores allant de 30 % à plus de 60 % selon les sources; Il incarne une rupture démocratique “Le reigne de Paul Biya”, mais son accès au pouvoir reste entravé par le verrouillage institutionnel et les risques de fraude
5. Le peuple dans tout ça ?
Une grande partie de la population (99%) exprime un désir de renouveau , fatiguée par 43 ans de pouvoir centralisé. Les jeunes, en particulier, soutiennent massivement Pr. Maurice Kamto et d’autres figures émergentes comme Cabral Libii ou Akere Muna mais le RDPC pourrait tenter de jouer un tour en maintenant Biya comme candidat, tout en préparant une transition contrôlée vers un successeur choisi par le clan présidentiel
🌍 Réactions internationales à la candidature de Paul Biya
La communauté internationale observe cette élection avec prudence et inquiétude :
Union européenne : appelle à des élections libres, transparentes et inclusives ; certains députés critiquent une « stagnation démocratique ».
États-Unis : via le Département d’État, expriment des préoccupations sur les atteintes aux droits civiques et sur les zones anglophones.
Union africaine : reste plus réservée, soulignant la souveraineté du Cameroun mais encourage un processus électoral apaisé.
Alors que le Cameroun se prépare pour une nouvelle échéance électorale, l’actualité est marquée par de nombreuses interrogations quant à l’avenir politique du pays. La santé et la présence de Paul Biya, ainsi que les rumeurs de manipulation au sein du RDPC, soulèvent des craintes sur la légitimité du prochain scrutin. De plus, la question de savoir si le pouvoir est véritablement confisqué par un petit groupe demeure centrale, alimentant un sentiment croissant de mécontentement au sein de la population.
Le besoin d’un changement significatif est palpable : les Camerounais aspirent à une gouvernance transparente et inclusive, capable de répondre à leurs préoccupations face aux défis socio-économiques majeurs que traverse le pays. Dans ce contexte, la vigilance citoyenne et la mobilisation autour d’un processus électoral juste seront cruciales pour l’avenir du Cameroun. Les élections à venir constitueront un moment déterminant pour réaffirmer la volonté du peuple et tester la résilience de ses institutions face aux tensions persistantes.
Reste à voir si le RDPC saura s’adapter aux attentes d’une population en quête de renouveau ou s’il continuera à naviguer dans l’ombre du statu quo. Les réponses à ces questions façonnent non seulement l’avenir politique du Cameroun, mais aussi son identité en tant que nation.
N’hésitez pas à partager vos réflexions sur ces questions délicates. Que pensez-vous du rôle de Paul Biya dans les futures élections ? Est-il temps pour un changement au Cameroun ? Discutons-en dans les commentaires ci-dessous.